Le Blog des Fondateurs

Le beau mot de Républicains


ISNARD

Ainsi l’UMP va devenir sous peu « Les Républicains ». Le parti politique de la Droite change une fois de plus de nom sous l’impulsion de son Président Nicolas SARKOZY. Mais pourquoi « Les Républicains » ?

 

Ne cherchons pas l’inspiration du côté des Etats-Unis : la référence à la division traditionnelle de la vie politique américaine entre Républicains et Démocrates n’est pas pertinente en ce qu’elle est ignorée d’une immense majorité de Français auxquels précisément l’ex-UMP s’adresse.

 

Plus grave, ne cherchons pas d’avantage l’inspiration du côté d’un éventuel retour aux sources de la « proclamation » de la Première République. D’abord, Nicolas SARKOZY ignore lui-même très probablement dans quelles circonstances exceptionnellement difficiles la République est entrée dans l’Histoire. De même qu’il ignore que la République a été déclarée Une et Indivisible le 25 Septembre 1792 à l’initiative de DANTON et que le triptyque républicain « Liberté, Egalité, Fraternité » fut conçu par MOMORO, popularisé par ROBESPIERRE, officialisé par PACHE. Peu lui chaut.

 

On ne peut pas croire davantage que la revitalisation des valeurs républicaines, mises à mal par les attentats du 7 Janvier, soient à l’origine de ce choix.

 

Cependant, il reste que l’ignorance et le mépris n’empêchent pas la captation d’héritage. En effet, à bien y réfléchir, que la Droite s’approprie les Républicains et leur Histoire forme un formidable contresens historique. L’Histoire de la Droite sous toutes ses formes, sociale, cléricale, militariste, se confond pendant près de 150 ans avec l’opposition à la République, du soutien à Bonaparte jusqu’au soutien à Pétain. D’ailleurs, Jean-Noël JEANNENEY, comme d’autres personnalités de gauche, s’en plaint à juste titre.

 

Peine perdue. D’une part, d’autres partis ont utilisé le mot « Républicain » dans les décennies récentes (Républicains Indépendants, Parti républicain, etc.) sans susciter de réaction. D’autre part, l’unanimité s’est faite désormais autour de la République.

 

Au fond, ce mot magnifique est vidé de son sens par le simple fait que Nicolas SARKOZY veut – en façade – rassembler, et surtout ne plus cliver. On ne peut voir dans cette opération qu’un coup cynique de marketing politique. Tactiquement, il oblige ses concurrents à suivre ses traces.

 

Sans être dupe, on ne peut que s’incliner devant cette habileté déployée au service d’un artiste de l’ambition personnelle. Bien joué, l’artiste.

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